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Maelig
24 juin 2008

Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse

sagan_308418Ce matin, je suis allée voir le film SAGAN, de Diane Kurys. J'aime les livres de cette romancière, sa "petite musique bourgeoise" qui entre dans mon âme (vous remarquerez ma verve pseudo littéraire !).
Sa vie fut aussi scandaleuse que ses romans; enfin scandaleuse pour les années 50. Bonjour Tristesse avait choqué la bourgeoisie de 1954, dorénavant il n'empêche plus personne de dormir. Il se dégage de ce film une impression ........... d'immense tristesse. Cette femme se disait libre mais en réalité, elle était sûrement malheureuse, et prisonnière de ce rôle que le public, l'été de ses 19 ans, l'avait contrainte à jouer. Elle a été ce qu'on attendait d'elle, un personnage hors du commun pour mériter l'intérêt des autres, et elle s'est laissée prendre à son propre jeu, au fil des années. Elle semblait à la fois forte et fragile, incapable de s'attacher durablement à un homme, y compris à son fils, se laissant dominer par des femmes. Mais en même temps, elle était extrêmement touchante, sensible aux critiques sur son art, au point de vouloir se détruire si un de ses proches se permettait un avis défavorable sur son dernier livre. Ne disait-elle pas (enfin d'après le film) que l'on n'écrit pas pour le public, ni même pour soi, mais pour quelques proches ?

J'ai adoré le personnage de Jacques Chazot et l'interprétation de Pierre Palmade, tendre, un brin mélancolique et qui s'avère incapable de suivre les folies de son amie Françoise, qu'il a peut être aimée plus que tout........

On ne peut s'empêcher de rapprocher SAGAN de La môme, où a triomphé Marion Cotillard l'année dernière. Même si le film sur Edith Piaf avait plus de lyrisme et de fougue, ce qui tient tout simplement peut être au personnage, à la voix de la chanteuse s'envolant sur les notes les plus hautes, et que l'on ne peut retrouver même dans les plus belles phrases d'un écrivain. Ou peut être.... même si j'ai aimé le film, je suis restée un peu sur ma faim, avec l'impression de ne pas avoir pénétré en profondeur le personnage de Sagan, alors qu'en quittant le cinéma après la Môme, le spectateur peut se convaincre d'avoir connu la grande Edith.

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