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Maelig
28 octobre 2012

Dieu voyage Incognito

Chronique littéraire... Ce week-end, j'ai eu le temps de lire en entier ce roman de Laurent Gounelle, un auteur dont j'ignorais tout jusqu'alors. 

Son personnage, Alan Greenmor, est un comptable américain reconverti en consultant en recrutement à Paris. Il n'a jamais connu son père, sa mère s'est sacrifiée pour lui offrir l'université aux Etats Unis, et est morte le lendemain de sa remise de diplômes. Il a eu l'impression d'être pressuré par elle, pour étudier dur, avoir une bonne situation, alors que lui s'en fichait. Sa formation de comptable l'ennuie, son travail actuel de recrutement, marqué par la compétitivité, le stresse profondément. La jeune fille pour laquelle il a eu un coup de foudre, Audrey, le quitte sans explication après 4 mois de relation. 

Et un inconnu le sauve alors qu'il tentait de se jeter par une fenêtre de la Tour Eiffel (la seule non sécurisée). En échange, il lui demande de faire tout ce qu'il voudrait - pour son bien -. 

Commencent de petits défis : "toi qui te plains de ne jamais obtenir une baguette cuite à point à la boulangerie, et qui n'oses pas la demander par peur de déplaire, change plusieurs fois de produit avant de quitter cette boulangerie", "prends un taxi, discute avec le chauffeur et prends systématiquement le contre pied de ce qu'il dit". 

Finalement, Alan le timide se détend, prend confiance en lui et se rend compte que les gens lui marchent sur les pieds aussi parce que lui même leur tend la perche en leur montrant qu'il a besoin d'être rassuré. Se rend compte aussi qu'on peut changer sa propre vie si elle ne nous satisfait pas. Et il finit par décrocher la lune...

Forcément, un tel roman psychologique fait aussi réfléchir sur soi-même... Est ce que ma vie me satisfait ? Est ce que j'en savoure chaque bouchée ? Est ce que je réclame tout ce que je suis en droit de réclamer ? Qu'est ce que je pourrais raisonnablement faire pour l'améliorer ? 

Et est ce que le roman a raison ? Oui, sur un certain nombre de points. On peut tous se lancer de petits défis pour améliorer son quotidien, être fier de ce que l'on a accompli plutôt que se lamenter sur ce qui ne va pas, ou croire que notre malchance dépend d'un destin malchanceux. 

Mais en même temps, je n'ai pas adhéré à tout. Parfois, l'auteur donne l'impression que son homme idéal est arrogant et insensible à l'opinion des autres. Comme dans l'épisode où Alan est malmené par ses collègues lors d'un test de recrutement cruel : il doit réaliser des exercices de calcul mental, tout en étant critiqué sauvagement par les autres. S'il a vraiment confiance en lui, les critiques ne devraient même pas l'effleurer. Or, forcément, le test dérape.... Pour le consoler, son mentor lui donne une technique pour qu'un jour, "les critiques ne l'atteignent plus, et qu'il puisse même pardonner à ses agresseurs". Mais parle-t-il de toutes les critiques ? Un critique n'est pas forcément un agresseur.... De plus, on ne peut jamais se passer totalement de l'opinion des autres, même en ayant confiance en soi. 

En outre, le livre donne également l'impression que l'idéal est d'avoir une forte personnalité. Alan se fait respecter par une vendeuse de bijouterie à partir du moment où il devient arrogant. Alors qu'on peut très bien s'en sortir avec la personnalité que l'on a, et l'améliorer petit à petit -enfin, ma critique n'est là que partielle, car c'est justement aussi le message du livre : Alan change petit à petit.

Et vous, où en êtes-vous ? Etes vous satisfait de votre vie ? Et moi ? Mais c'est une autre histoire.....

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Commentaires
A
J'oubliais que tu m'as donné bien envie de lire ce bouquin ! :)
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M
Je l'ai lu moi aussi et j'avais bien aimé, par contre j'ai été un peu déçue par la fin que j'ai trouvé un peu bâclée et trop facile....Mais c'est vrai que c'est un livre qui fait réfléchir!
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