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Maelig
26 novembre 2009

Mourir d'aimer

Mardi soir, j'ai regardé le téléfilm "Mourir d'aimer" et le débat sur l'amour prof / élève qui l'a suivi. Bien entendu, j'avais entendu parler de Gabrielle Russier, sans connaître les détails de l'affaire.

Que penser des relations prof / élève ? La pauvre Gabrielle Russier a manifestement été une victime de son époque... Quelques temps après, la majorité est passée de 21 ans à 18 ans. Son élève étant âgé de 17 ans et demi, elle n'aurait plus pu être accusée de détournement de mineur. Le Code Napoléon, encore en vigueur alors, était archaïque, punissant une femme davantage qu'un homme pour ce type de relations.... La loi sur le divorce était encore fragile.....  Dans l'après mai 68, les tenants de l'ordre moral étaient encore vigoureux.

Physiquement et intellectuellement, Christian Rossi paraissait bien plus mûr que son âge. Gabrielle ne pouvait voir en lui un enfant. Sans compter qu'étant militant communiste, son esprit semblait formé, du moins suffisamment pour éviter le piège de la manipulation mentale par une femme plus âgée. Aujourd'hui, leur histoire ne choquerait guère.

Néanmoins, toutes les relations professeur / élève ne sont pas aussi belles. Le risque de la manipulation mentale est bien présent, surtout si l'élève a 13 ou 14 ans..... Que sait-on à cet âge des relations amoureuses ? Peut on consentir librement à une relation sexuelle ?  La loi, qui fixe à 15 ans la majorité sexuelle, ne le pense pas.....  En réalité, c'est surtout la relation adulte / mineur qui est mise en question. A cet égard, un des témoignages du documentaire était édifiant. La collégienne de 13 ans ayant eu une relation avec son professeur en était ressortie plutôt abîmée.

Il est normal qu'un adolescent s'amourache d'un adulte se situant hors de sa sphère familiale. Par ce geste, il s'émancipe, il grandit. Mais l'adulte, de son côté, doit être vigilant. Il est normalement de son devoir de cadrer l'adolescent, leur rappelant la différence d'âge. Le jeune qui subit son premier refus sentimental peut en être troublé sur le moment, mais avec le recul, cela l'aide à grandir. Le risque, c'est que l'adulte abuse de son autorité sur l'adolescent pour nouer une relation sentimentale, voire sexuelle. A cet âge, on est fragile et malléable. On peut se laisser changer par un adulte que l'on admire et qui peut se montrer critique, brutal.....

Ensuite, des cas particuliers de belles histoires existent. Dès lors qu'il n'existe pas de risque de manipulation mentale, pourquoi pas ? L'adolescent peut se révéler plus mature que son âge, surtout s'il a 16 ou 17 ans. A cet âge là, on est déjà plus formé qu'à 13 ou 14 ans et on peut décider de sa vie. De plus, l'écart d'âge entre le professeur et l'élève peut n'être qu'infime. Condamner un professeur de 22 ou 23 ans pour aimer un élève de 16 ou 17 ne semble pas très adroit. Aujourd'hui, il existe de nombreux couples où la femme a la quarantaine et l'homme la vingtaine, sans que personne ne s'avise d'en être choqué.

Si j'ai pu être troublée par le témoignage d'une enseignante de 33 ans amoureuse de son élève de 14, je ne me reconnais pas pour autant le droit de juger. Certes, l'élève paraissait un peu jeune pour aimer... Certes, un tel couple peut étonner.... Dans le téléfilm, imaginer Muriel Robin en couple avec un gamin de 16 ans peut, de même, paraître incongru.  Néanmoins, à partir du moment où cela ne fait de mal à personne, pourquoi pas ? Le jeune homme de 14 ans, en difficulté scolaire et affective à l'époque de sa rencontre avec son professeur, est sur la bonne voie aujourd'hui. Il a donc tiré profit de cette histoire d'amour. De même, le professeur peut se trouver en situation de grande solitude, et qui pourrait lui reprocher de se laisser attendrir ?

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