Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Maelig
11 octobre 2010

J'aime pas les auto-écoles

Je dois être l'unique fille de mon âge qui n'ait pas son permis et qui pour autant, ne soit pas Parisienne....

Il faut dire que les auto-écoles et moi, c'est une longue histoire.... A 16 ans, je me suis inscrite sur la foi d'un souvenir d'enfance. Je revoyais Maman dire à Muriel, sa collègue : "C'est bien d'avoir son permis tôt. ma fille pourra faire la conduite accompagnée quand elle aura 16 ans". A l'époque, j'avais 8 ans....

Je n'ai pas aimé le Code. J'étais partie dans l'idée que c'était facile. Les panneaux, je sais les lire. Les stops, c'est marqué dessus. Les sens interdits, je sais les reconnaître. C'est l'essentiel. Tout coule de source. Alors, je n'ai pas compris pourquoi je n'y arrivais pas et je me suis découragée. Je me disais que je n'en avais pas besoin, que ce n'était pas très important. Je ne comprenais plus pourquoi j'étais là et je me braquais. Pour m'aider, le moniteur m'a inscrite aux leçons de conduite. Il me disait que ça m'aiderait à assimiler le Code.

Tu parles..... Je n'ai rien assimilé du tout. J'étais nulle en conduite, mais nulle à un point que personne n'imagine. Je tremblais en permanence, je paniquais à la moindre occasion, je m'énervais toute seule. Le moniteur en avait marre de moi, alors il râlait. Un jour, je me suis fait carrément enguirlander, et à partir de là, tout a dérapé. Jusqu'alors, je n'aimais pas prendre des leçons de conduite mais au moins, je n'y allais pas à reculons. A partir de ce jour-là, c'est devenu une obssession. Je n'ai plus pensé qu'à ça, tout le temps. Je comptais les jours, les heures, les minutes, les secondes. Je partais aux cours, le livret à la main, avec une tête d'enterrement. Les gens qui me croisaient me demandaient si j'allais passer mon permis, tant j'avais l'air paniquée.

Finalement, après une leçon plus désastreuse que les autres, j'ai claqué la porte. Moralement parlant, j'entends, parce qu'en réalité, j'ai envoyé mon père expliquer à l'auto école ma défection. Pas le courage de le faire moi-même. Et j'ai pu enfin  reprendre ma petite vie tranquille, avec le lycée, la préparation du bac... Au moins, j'étais douée en philo... Et à peu près sûre d'avoir mon diplôme. J'avais tellement l'habitude d'être douée pour l'apprentissage que je n'aimais pas les disciplines où je n'avais pas de facilités. Et puis, à cette époque, j'étais convaincue être douée pour certaines choses et désespérante pour d'autres, et je ne pensais pas que cela puisse changer avec un minimum d'efforts. Je pensais que tout devait venir tout seul.

Quatre ans plus tard, je n'avais toujours pas repris les cours. J'avais encore un peu peur, je n'avais pas envie. Les premières années après mon échec, je me disais que je ne passerais jamais le permis. Qu'on pouvait très bien vivre sans. Et puis, bon, j'ai admis l'idée qu'un jour, je le repasserais sûrement. Je ne précisais jamais quand je situais le "un jour". Après quatre ans, je m'y suis remise, dans une autre auto-école.

Mais là, j'ai découvert un autre problème. Ce n'était plus la conduite parce que de toute façon, je n'avais pas l'intention de reprendre des leçons avant d'avoir eu mon code. Non, le problème était que je manquais cruellement de temps pour me rendre aux cours de code. Le premier mois,  tout allait bien car la fac n'avait pas encore repris. J'étais en stage juste à côté de l'auto école. C'était idéal, j'y suis allée tous les soirs pendant un mois et j'ai pas mal progressé. Mais le deuxième mois, je suis retournée en cours, et là, ce n'était plus la même chanson.

Les horaires sont 16 h-19 h, et 20 h le jeudi. Sachant qu'il me faut une heure et demi pour revenir de la fac,  ce n'est pas évident d'être à l'heure. L'auto école est fermée le lundi, alors que c'est un jour qui me conviendrait. C'est ouvert le samedi mais il est hors de question que je sacrifie mon week-end à ce genre d'activités. Au bout de quelques mois, des événements nouveaux surviennent dans ma vie, bien plus importants qu'un passage de permis. Si bien que j'arrête tout.

J'ai repris en janvier dernier, survitaminée, pour découvrir que le problème était toujours le même... Sans commentaires... J'aurais peut être le temps de passer mon permis à la retraite.

C'est pourquoi, mardi dernier, j'ai poussé les portes d'une auto-école proposant des permis par stages intensifs. En décembre, j'ai trois semaines de libre, le planning idéal. Et je me suis retrouvée dans une salle sombre et mal aérée, à prendre des leçons de code en compagnie d'une troupe d'étudiants à forte mixité sociale, et pour la plupart très bruyants. Le moniteur a une voix stridente et il martèle chaque mot de sa correction. Il nous demande de répéter après lui ou de répondre en choeur à ses questions "OUIIII", "NOOOON". C'est stupide. J'ai horreur de me sentir un caniche savant. Je suis une fille intelligente qui a envie de réfléchir. Ou alors, il tourne en ridicule quelqu'un qui a donné une mauvaise réponse à une question.

Bon, malgré ma mauvaise foi, je me rends à l'évidence : une semaine après, je me souviens encore de plus de la moitié des phrases qu'il nous a demandé de répéter. Il semblerait que la méthode martelage soit relativement efficace. Ma Maman a  retiré mon dossier à ma précédente auto-école, samedi dernier. Je n'ai donc aucune raison de ne pas m'inscrire.

J'ai aussi profité d'être là pour faire une évaluation de conduite. J'avais pensé passer tout mon permis par stage. Je n'avais pas conduit depuis des années. C'était moins catastrophique qu'on n'aurait pu s'y attendre, mais insuffisant pour tenir le rythme d'un stage intensif. J'ai quand même eu du mal à tenir droit le volant, surtout dans les courbes, j'ai confondu l'accélérateur et le frein la première fois que j'ai essayé de faire un démarrage, et j'ai calé plusieurs fois, j'ai eu du mal à tourner aussi, à tourner le volant dans le bon sens.....

Mais enfin, la technique d'apprentissage du Code me semble efficace. Je vais donc m'inscrire....

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité