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Maelig
7 janvier 2014

Le recrutement chez les avocats

Le recrutement chez les avocats

En complément de mon précédent message, il faut que je vous parle du recrutement chez les avocats. J'évoque principalement les petits cabinets, souvent composés d'avocats en exercice individuel, exerçant dans le judiciaire.

L'avocat n'est pas un recruteur professionnel. Pour lui, tous les jeunes diplômés se ressemblent, ils partent du principe que leurs compétences juridiques sont convenables, ou du moins se verront à l'usage puisqu'on ne peut pas évaluer avant d'avoir "pratiqué" la personne. Oui, l'avocat est un peu désabusé sur les recrutements, il a très souvent été déçu dans le passé et se montre parfois méfiant. 

Par ailleurs, il n'a pas les compétences, et pas le temps, de leur  faire passer un test ou poser des questions précises dignes des RH. Alors, il fonctionne au feeling. L'entretien est essentiel, fondé sur un échange. Ce n'est pas forcément même un moyen de piéger le candidat mais simplement de voir quelle entente serait possible. L'avocat fonctionne aussi au réseau : le candidat lui est il recommandé par un confrère ? une relation ? un client ? ou bien, plus prosaïquement, sort il d'une université qu'il connaît ou a-t-il des relations communes avec lui ? parfois, ses critères sont très personnels : celui qui réclame trop ou trop peu est exclu / ou encore : "pas de filles parce qu'elle pourrait être jalouse de ma collaboratrice qui a des enfants et ne bosse pas le mercredi et part tôt" / la proximité géographique aussi est essentielle (l'avocat finit tard et a besoin de disponibilité d'esprit, il n'a pas envie non plus lui même de passer son temps dans les transports).

En clair, l'entretien n'est pas extrêmement difficile, mais les débuts sont cruciaux. L'avocat est exigeant : il peut avoir recruté quelqu'un qui n'a pas de compétences préalables dans son domaine, mais il attend que l'on apprenne très vite. Il attend aussi beaucoup en termes de quantité et de qualité de travail, il ne distingue pas parfois le débutant de l'avocat confirmé et la pédagogie n'est pas toujours au rendez vous. L'avocat ne veut pas payer beaucoup, il est écrasé de charges. Il veut toujours être rentabilisé, il a peur d'être floué et que son collaborateur ne soit pas à la hauteur. En outre, un collaborateur lui devient très proche : il assure ses audiences, il traite les dossiers, reçoit les clients, il est aussi à l'occasion "l'assistant" (ma fille recherche une photo de guitare électrique, vous auriez cela ?). L'avocat recruteur et le collaborateur créent des liens inter personnels assez forts, c'est une petite structure, il faut s'entendre. L'avocat recruteur peut être étouffant parfois. Aussi, il faut quelqu'un de docile, qui soit prêt à accepter les conditions de rémunération proposées, la charge de travail, à traiter sa clientèle personnelle le soir et le week end..... Quelqu'un qui ne fasse pas de "mauvais esprit".

Aussi, il n'est pas rare que des périodes d'essai ne se concluent pas, que des collaborateurs soient renvoyés. Pour autant, je ne dis pas que c'est un mauvais fonctionnement. C'est pratiquement inévitable eu égard à la taille de la structure, qui induit un intuitu personae plus fort qu'ailleurs, et au fait que l'on n'est pas recruté par des professionnels. En outre, leur conception n'est pas fausse : il est vrai qu'on ne peut pas juger de quelqu'un avant de l'avoir vu travailler ni de voir quelles relations se sont créées au sein du cabinet....

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