Ma mirifique vie professionnelle, partie 3

Le travail à domicile est toujours aussi confortable. Pour commencer à 9 heures, je me lève à 8 h 55, j'allume l'ordinateur en même temps que la bouilloire, je travaille en pyjama et j'étale mon petit déjeuner sur la matinée, je m'habille à 14 heures. Je retrouve mon petit ami à 17 heures et je ne dîne plus à des heures complètement indues. Lorsque je termine, à 20 h, 20 h 30, j'ai à peine fermé ma boîte mail que je suis sur mon canapé, prête pour "Esprits Criminels." De plus, comme je ne travaille que 4 jours par semaine, j'ai plus de temps pour me préoccuper du roman policier que je tente d'écrire depuis avril et pour pratiquer le cocooning (boire du chocolat chaud, manger les crêpes préparées par Petit Ami, regarder des films et traîner dans les magasins de décoration du centre commercial).

Je n'ai plus à me soucier des confrères agressifs au téléphone, ni du rangement des dossiers puisque je travaille de manière entièrement dématérialisée. J'avoue que, sur le principe, c'est vraiment ce qui correspond le mieux à ma nature désordonnée et un brin paresseuse. Et l'absence de relations sociales ne me manque même pas. Je sors de temps en temps pour des audiences où je me rends désormais de plus en plus souvent.

J'estime qu'il convient de le souligner parce qu'on a toujours tendance à se plaindre de tout et à trouver que rien ne s'arrange jamais, ce qui est faux.

Néanmoins, je me plains toujours. D'abord parce que j'ai toujours autant d'actes à rédiger, de dossiers qui me tombent dessus à la dernière minute, et que si j'ai moins de mises en état, il m'en reste encore. En outre, si je ne reçois plus de coups de fil, je dois encore parfois en passer. Aussi,  je ne peux donc pas prendre réellement d'avance sur mon travail, et ma gestion des délais est toujours pratiquement la même que lorsque j'étais au cabinet.

Et j'angoisse toujours autant. Lorsque mes relations virtuelles avec ma patronne sont au beau fixe, tout va bien, mais lorsque ce n'est pas le cas, et que je la sens tendue, j'angoisse en ouvrant ma messagerie électronique. Et après avoir reçu un mail désagréable, je me me remets en question pendant la moitié de la matinée, et je trouve la solitude pesante pendant l'autre (il ne me reste que l'après midi pour travailler).

Je travaille presque plus aussi. Au début, je commençais à travailler plus tôt le matin (maintenant, j'ai arrêté). Mais le soir, lorsqu'il n'y a rien à la télévision, j'ai tendance à ne pas éteindre l'ordinateur (bon, je crois aussi, que, certains jours, c'est pour compenser ma culpabilité d'avoir traîné sur Internet une partie de l'après midi ; en général, je travaille convenablement le matin, moyennement dans les premières heures de l'après midi et je suis à fond en fin de journée, parfois même le soir)

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[arigondas]

Blog attachant! je reviendrai.