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Maelig
2 novembre 2009

Il faut du temps pour accepter son parcours,

Il faut du temps pour accepter son parcours, identifier ses forces et apprivoiser ses faiblesses. Chaque personne cherche forcément, plus ou moins consciemment, à ressembler à l'image idéale renvoyée par la société. Ou encore, il est difficile de ne pas se comparer à d'autres, qui évoluent plus vite......
Mais après tout, nous sommes des humains avant d'être des curriculum vitae. Après tout, on peut très bien s'accomplir en dehors d'une vie de couple ou familiale, tout en restant disponible aux rencontres...... Et surtout, la roue tourne. Même les plus forts d'entre nous sont amenés à connaître des échecs, professionnels ou sentimentaux. Notre valeur n'en est pas remise en cause et il est inutile de nier la souffrance alors ressentie. Au contraire, il faut la vivre pour pouvoir d'autant mieux rebondir, se relever. Là se révèlent nos vraies compétences. Et au fil du temps, nous apprenons à être en accord avec nos choix, nos activités, à ne plus avoir l'impression d'être là  où nous en sommes parce qu'il faut bien en être quelque part..... Tout se met en place peu à peu...

Personnellement, je suis dans une phase d'évolution, dans mes études, dans ma vie personnelle, dans ma confiance en moi-même..... Je pense être en train de grandir. Il y a encore quelques mois, je doutais de mes capacités juridiques, de mon investissement dans le travail, j'avais l'impression de ne pas avoir choisi la bonne orientation depuis la fin de mon Master 2 et j'avais un peu honte de craindre l'entrée sur le marché du travail.

Le fait d'avoir été admissible à l'examen d'entrée à l'école d'avocats m'a beaucoup aidée. Je me suis investie durant la prépa et j'ai évolué en peu de temps, sans pour autant m'empêcher de dormir et en résistant très convenablement au stress. Réussir cette étape, c'était la reconnaissance  de mon travail et de mes capacités. D'autres personnes qui pourtant semblaient s'être autant préparées que moi, et qui avaient eu de meilleurs résultats que moi dans leurs années d'études précédentes ont échoué.

Je ne dis pas cela par esprit de revanche ou pour me survaloriser : je n'ai aucun problème avec personne et je suis navrée pour ceux qui n'ont pas réussi. C'est simplement une occasion pour moi de mieux relativiser les succès et les échecs. La roue tourne : en Master 2, c'est moi qui avais du mal, d'autres ont eu des mentions, cette année, je suis admissible, d'autres ne le sont pas.... Mais je me suis relevée de mon échec en M2, les autres rebondiront aussi et seront sûrement admissibles l'année prochaine. Excepté les personnes très brillantes (et encore), nous sommes tous sujets aux incidents de parcours. Nous apprenons au fil du temps à nous en relever.

Bien entendu, j'ai intérêt à ne pas me relâcher. Mes révisions pour le grand oral n'avancent pas toujours au rythme souhaité, bien que je sèche les cours, avec la permission de ma directrice de Master. En ce moment, je lutte avec un gros rhume. Le stress m'atteint, car avant les résultats d'admissibilité, je n'avais pas révisé autant qu'il l'aurait fallu.... Comme d'habitude, tout se met en place à la dernière minute dans ma tête...... Les oraux sont en fait aussi éprouvants que les écrits. Je me décourage un peu. J'ai intérêt à développer ma philosophie de l'échec pour pouvoir accepter l'éventualité de ne pas obtenir le CRFPA alors que je me mets à y croire....... Mais malgré tout, je veux croire que même en cas d'échec, je resterais dans une philosophie positive et que je conserverai la confiance en moi que je viens d'acquérir.

De plus, j'ai réalisé ne pas avoir à être honteuse de mes craintes. Il est normal d'en avoir : l'entrée dans la vie active est un passage délicat, la dernière étape pour grandir. J'ai craint mon entrée à la fac aussi, et finalement maintenant je me sens forte face aux exercices universitaires. Maintenant, j'assume mes craintes, mais je me sens aussi capable de les affronter en temps utile.

J'accepte aussi mieux mes choix : mon inscription à un deuxième Master, par exemple. Certes, je pourrai en profiter pour faire un stage de six mois au lieu de trois mois. Mais malgré tout, je peux maintenant justifier mon choix de manière cohérente et en faire un atout supplémentaire pour la suite de mon parcours. Je préfère avoir épuisé toutes les possibilités en matière d'études avant de quitter l'université, de manière à ne rien regretter. Mon manque relatif d'expérience professionnelle se rattrapera plus tard, en stage de fin d'études, et puis en exerçant.

Je suis quelqu'un qui évolue doucement, dans tous les aspects de ma vie : j'ai vécu une enfance protégée, j'ai mis du temps pour m'émanciper, j'ai eu mes premiers petits amis tardivement... Mais j'ai besoin de ces périodes creuses avant un grand changement. J'entrerai dans la vie active plus tard que d'autres et puis voilà tout !

Question vie privée, la roue tourne également ; j'ai longtemps côtoyé des amis en couple en me disant que la chance, c'était pour les autres. Je n'en étais même plus jalouse mais j'ai parfois été mal dans ma peau à cause de mon éternel célibat. Il faut des expériences pour grandir et à moi, il ne m'arrivait rien. Je m'en satisfaisais comme je le pouvais, en restant consciente que l'épanouissement personnel ne passe pas uniquement par le couple. A ma manière, j'ai lutté contre la dictature de l'amour : "ma pauuuuuuuvre, tu n'as pas de petit ami ?"  En même temps, je craignais un peu le fait d'être en couple, l'engagement (relatif) que cela représente....

Désormais, après quelques expériences plus ou moins réussies, il semblerait que mon tour soit venu...... Là encore, je n'ai plus peur. Au contraire, j'ai l'impression d'avoir acquis plus de force, qu'être avec lui relève de l'évidence. C'est exactement cela qu'il me manquait pour m'accepter tout à fait moi-même. Maintenant, je me sens "complète".

Au moins, même si j'échoue au CRFPA, je n'aurais pas perdu l'année...... Pour autant, j'espère conserver une part de non-conformisme, ne pas m'apitoyer devant les célibataires, et surtout garder l'envie de découvertes, de voyages, de lectures et le respect de la liberté.......

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