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Maelig
19 octobre 2013

Le Maître et Marguerite

C'est un roman écrit par l'auteur russe Boulgakov entre 1928 et 1940. Il vit dans une Russie communiste, encore dictatoriale. Les libertés y sont plus que restreintes, et les Russes s'attendent sans cesse à être arrêtés. Les auteurs voient leurs oeuvres parfois censurées - ce fut le cas de Bougakov lui même. Les appartements sont communautaires et bruyants, la corruption existe. Les sentiments anti religieux sont légion. Et la propagande réécrit l'Histoire et impose la peur de l'étranger.

Toute cette vie dictatoriale, Boulgakov l'a retranscrite dans son oeuvre. J'ai lu il y a peu qu'une chercheuse avait un jour écrit un livre sur les rêves sous le III ème Reich. Le Maître et Marguerite ressemble au rêve d'un homme tourmenté qui vivrait sous une dictature. Son ouvrage retrace le séjour de Satan et de ses amis à Moscou. Il apparaît sous les traits de Woland, un quadragénaire professeur de magie noire pour les uns, magicien au théâtre des Variétés pour les autres. Ses spectacles marquent l'histoire moscovite : un homme en ressort sans tête, des femmes se voient offrir des habits qui disparaissent quelques heures plus tard..... Il tourmente les pauvres habitants, leur prédisant leur mort imminente ou les transportant à des milliers de kilomètres.

 

De son côté, un personnage désabusé, autoproclamé le Maître, écrit un roman sur Jésus et Ponce Pilate, qu'il détruira entièrement à plusieurs reprises, avant de s'éprendre d'une femme mariée nommée Marguerite puis de finir sa vie mystérieusement en hôpital psychiatrique. Mais la mort, chez Bougakov, n'est pas une simple mort : c'est la rencontre avec le diable, lors d'un bal affolé où se pressent les criminels de l'Histoire. C'est une chevauchée fantastique vers l'inconnu et une forme de bonheur.

Le Diable est un drôle de personnage, maléfique car il provoque la mort ou la folie de ceux qui croisent sa route.... Pour autant, il est drôle, et on s'attache à lui et à ses compagnons, un chat noir immense, un petit roux et un tueur à lunettes. Et puis, dans la dernière partie du roman, il est bon envers le Maître et Marguerite, dont il permet les retrouvailles dans l'au delà.

Jésus est un homme de chair et de sang, dont on ne connaît que le martyre. Il a peur, il souffre. Mais ses pouvoirs demeurent intacts et Ponce Pilate, troublé, est bien près de lui sauver la vie. Ponce Pilate est un homme tourmenté, qui obéit à son époque, à ses devoirs, mais qui pour autant le vit mal. Une réminiscence du présent ?

C'est un roman fantastique et coloré. Un roman à plusieurs lectures, qui raconte la réalité en la fantasmant. Un roman en phase avec la nature aussi, où on y trouve les éléments naturels : le feu, l'eau, la nature.

C'est un roman qui brouille les critères moraux également : le Diable est sympathique, le Maître, pourtant héros, pas tant que cela, Marguerite, une des héroïnes, est douce et bonne mais se transforme en sorcière lumineuse et peut être destructrice à la fin du film.

En tout cas, c'est un roman à l'analyse difficile et troublante, mais qui se lit pratiquement comme un roman d'aventures.

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