Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Maelig
19 décembre 2014

8 h 12. Je monte dans le bus, un billet de 10 € à

 

8 h 12. Je monte dans le bus, un billet de 10 € à la main, et réclame un ticket. Le chauffeur, une femme blonde et terne, m'apostrophe.
"Z'avez pas la monnaie ?"
Je fouille dans mon porte-monnaie.
"Non, je suis désolée..."
"C'est n'importe quoi !" hurle-t-elle presque. "C'est le troisième billet de 10 € que je reçois ce matin. Ah, j'en ai marre !"
Elle farfouille dans sa boîte à pièces pour retrouver la monnaie.
"Voilà, prenez votre ticket maintenant. La prochaine fois, faudra faire attention !"

Autour de moi, une clientèle calme et polie, des adolescents sages qui montraient calmement leur carte de transports, et saluant en entrant et en quittant le bus. Et des routes de campagne tranquilles. J'ai adressé une pensée compatissante à tous les chauffeurs de bus qui, travaillant dans les banlieues sensibles, doivent faire face à des conditions de travail bien plus difficiles que des histoires de billet de 10 € et de monnaie, je me suis assise sur le premier siège venu, en me disant ironiquement que finalement, je comprenais les gosses de banlieue qui balançaient des coups de poing sur le nez des chauffeurs de bus.

J'ai pris mon ticket sans mot dire et me suis installée sur un siège. Fière de mon calme olympien, car une réplique acerbe n'aurait pas arrangé la situation.  Allez, reconnaissons que c'est vrai que ce n'est pas évident de jouer à la marchande en conduisant un bus, et c'est vrai que j'aurais pu penser à avoir de la monnaie. J'ai un mal fou à en conserver dans mon sac, en fait, c'était déjà exceptionnel que j'aie de l'argent liquide sur moi. Je suis incapable de prévoir et de conserver quoi que ce soit. Quand j'effectue un trajet aller retour en train, je n'achète pas ensemble l'aller et le retour parce que de toute façon, d'ici que je rentre, j'aurai perdu mon billet retour.

Mais pendant le temps du trajet, cela ne m'a pas empêchée de ruminer. Bon, en même temps, ce n'est pas un crime non plus, et croiser des gens sans monnaie doit faire partie des inconvénients de son métier. Dont les conditions de travail semblaient plutôt confortables : routes de campagne et public scolaire tout sage qui disait "bonjour" en montant et "au revoir en descendant du bus, et dont les préoccupations tournaient essentiellement autour de la vie du collège. 

Le grand problème de la vie, c'est surtout d'apprendre à relativiser et à gérer ses nerfs.....

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité