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Maelig
9 mai 2015

Reconversion ?

 

Je pense que j'aurai déjà besoin de renouer avec ce qui me plaît vraiment, ce que je connaissais adolescente, et puis que j'ai perdu au fil du temps, accaparée par mes études, puis par le travail.

Ce serait, si je me souviens bien, de l'histoire, de l'anglais, de la philosophie et de la littérature. Du contact humain aussi.

Pour cela, me rendre en auditeur libre à des cours de littérature, d'histoire ou d'anglais à la fac et suivre les travaux dirigés, même rendre des copies. Ecrire aussi souvent que possible. Reprendre des cours de théâtre, pour lesquels, paraît-il, j'étais douée, plus jeune. 

 Mais tout cela, je risque de ne pas pouvoir le réaliser avant le mois de septembre, dans la mesure où les cours se terminent.

Pourquoi ce besoin, me direz-vous ?

 Et bien, parce qu'en ce moment, je suis face à une période de changements que j'ai du mal à assumer. En clair, j'ai quitté mon travail précédent au sein d'un cabinet déstructuré qui se déstructure d'ailleurs de plus en plus ces derniers temps, depuis son déménagement.

 J'ai mis fin de moi-même à cette collaboration car elle se passait de moins en moins bien depuis que j'avais souhaité ne plus y travailler que deux jours par semaine, et car j'avais essuyé des reproches que dans un certain sens, je trouvais justifiés, et dans un autre, je sentais que je n'étais pas la seule responsable.

 Au mois de janvier, j'ai trouvé un autre travail dans un cabinet plus paisible et plus structuré, mais où mon travail est plus exigeant et nécessite une structure d'esprit assez pointue et des qualités rédactionnelles certaines.

 Depuis le début, je pressentais que cela pourrait être difficile, et je craignais de ne pas être à la hauteur. En effet, déjà à la fac, je n'étais pas la fille la plus structurée de la terre, dans mon stage de fin d'études,  non plus. Et dans mon premier emploi, la structure d'esprit n'était pas tellement ce que l'on me demandait : c'était plutôt la rapidité, l'organisation, et le fait d'être toujours sur le pont et de connaître les dossiers. Il y a eu des périodes où cela s'est bien passé, et d'autres non.

 Les premiers mois, cela s'est plutôt bien passé, car j'ai géré des dossiers assez simples et aussi car pour les premiers dossiers, le patron est toujours relativement indulgent. Ainsi, j'ai été confirmée au terme de ma période d'essai et j'ai même reçu quelques compliments. Cependant, si je sentais que j'avais évolué ces derniers mois, je ressentais aussi que pour effectuer un bon travail, il me fallait revenir plusieurs fois sur mon ouvrage et que cela me prenait un temps fou. Quant aux recherches, j'ai dû pour la première fois prendre des positions et assumer cette responsabilité m'a été difficile. Je me suis aperçue qu'une première analyse ne suffisait pas et que j'avais besoin de revenir sur mon ouvrage à tête reposée pour éviter les erreurs. Pour les premières, j'ai réussi à m'en sortir, mais je ne me sentais déjà pas à la hauteur et je ressentais une impression de pesanteur ainsi que celle d'être très dépendante de ma patronne, plus que jamais. Ces deux dernières semaines ont confirmé mon sentiment : le planning était chargé, je n'ai pas eu le même temps que pour les dossiers précédents, et d'ailleurs le temps que j'ai pris pour les dossiers des mois derniers m'a pénalisée car je ne l'ai pas eu pour les dossiers de ce mois-ci.

Mon travail n'a pas été à la hauteur ces deux dernières semaines et cela a été remarqué.  Il faut préciser que pendant la première semaine, j'ai été seule au cabinet, sans pouvoir joindre régulièrement ma patronne, souffrante, et que cela n'a pas aidé. Je ne suis pas assez claire et je ne vais pas au bout de mes raisonnements. Je ne suis pas non plus assez organisée et méthodique. Ni suffisamment concentrée. D'ailleurs, ce n'est pas nouveau. A la fac, je souffrais de procrastination, si bien que je rattrapais le soir le travail que je n'avais pas effectué dans la journée. Et j'ai toujours eu du mal à accrocher avec l'esprit juridique.

Ainsi, désormais, je suis sur la sellette. Naturellement, ma confiance en moi est pratiquement au point mort et telle que je me connais, ce n'est pas dans ces circonstances-là que je suis à même de mieux m'en sortir (d'ailleurs, je ne sais pas très bien dans quelles circonstances je m'en sors le mieux). Il convient donc que je me reprenne assez vite. Ce qu'il faut, c'est que je réussisse à être plus percutante du premier coup pour ne pas avoir à m'y reprendre à trois fois. Et donc que je gagne en méthodologie et en structure d'esprit.

Pour rationaliser et éviter le découragement chronique, je me dis qu'il ne s'agit que d'un problème d'adaptation à son poste de travail. Dans un sens, cela s'explique : avoir travaillé là où j'ai travaillé pendant trois ans n'est pas de nature à m'aider, et je dois repartir à zéro. De la bonne volonté, je pense que j'en ai. Alors dans ces prochaines semaines, je vais essayer de m'accrocher et de me rattraper. Et de bien communiquer en amont avec ma patronne pour éviter de prendre d'emblée un axe erroné. Mais il faut peut-être un peu plus que cela pour m'en sortir. J'ai un problème de niveau ; j'étais à peu près au niveau de mon précédent cabinet (et encore...), mais d'un cabinet d'avocats "normal", et bien, peut-être pas. En tout cas, je suis fragile.

Et je précise que je ne peux cette fois m'en prendre qu'à moi-même. Mes conditions de travail sont bonnes. Ma patronne est humaine. C'est à moi d'assumer et de prendre mes responsabilités.

Pour en revenir à mon premier propos, je me dis que deux options sont possibles :

- soit je parviens à me rattraper et je garde mon boulot,
- soit malheureusement ce n'est pas le cas et je me retrouverai dans les prochains mois au chômage. Dans ce cas, je me demande si continuer dans la même voie serait une bonne idée car le problème qui s'est posé une fois risquerait fort de se reposer une autre fois.

Au delà du problème de structure d'esprit, je m'interroge. Pourquoi ai-je voulu exercer ce métier ? Je n'ai aucune vocation, c'était simplement la voie toute tracée après des études de droit, et celle encouragée par l'université. J'aurai pu échouer, cela aurait peut être même été préférable, mais j'ai réussi, quoique de justesse. Alors, j'ai continué. Mais même si cela ne me déplaît pas, en soi, ce n'est pas ce qui me fait vraiment vibrer, et d'ailleurs ce sentiment me poursuit depuis le début de mes études. Seulement, ce n'est pas si facile de se remettre en question et de trouver une nouvelle voie, alors j'ai toujours fait taire cette sensation.

Mais peut être serait-t-il temps que je m'interroge, d'autant plus que le côté profession libérale n'est pas tellement fait pour moi. Je ne suis pas très autonome, je ne suis pas entrepreneuse dans l'âme. Les lourdes responsabilités qui pèsent sur les épaules de mes confrères m'effraient. Certes, je me fiche de travailler tard, mais ce n'est pas une solution pour une vie équilibrée.  

Ce que je souhaiterai en réalité, c'est un travail qui ne me pèse pas trop... Alors, je pense que si je dois perdre mon emploi, j'en profiterai pour m'interroger et éventuellement envisager une reconversion avant de me lancer bille en tête sur le même style d'emploi et potentiellement sur les mêmes erreurs. J'aurai besoin d'un travail d'exécution, aussi être juriste me conviendrait peut être mieux. Mais peut être faudrait il mieux carrément que je m'éloigne du droit ?

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